L’Europe fait face depuis quelques mois à une explosion des prix de l’énergie et la France n’est pas épargnée. Entre le 1er janvier 2021 et le 1er octobre de la même année, le tarif réglementé du gaz a par exemple augmenté de 57%. Pour l’électricité, une augmentation de 12 % du tarif était prévue pour début 2022.
Voici très rapidement les causes de l’augmentation du prix du gaz
La raison principale de cette hausse spectaculaire est la hausse du prix du gaz sur les marchés internationaux. En effet, la France importe 99% du gaz qu’elle consomme.
Le prix du gaz sur le marché de gros atteint des records : la demande de gaz est bien supérieure à l’offre. Voici dans le détail la situation actuelle :
Cette hausse du prix du gaz risque de continuer dans les prochains mois car la situation sur les marchés de gros restera toujours très tendue avec notamment une demande de gaz très élevée et une offre limitée de la part des pays producteurs.
En raison des derniers événements, notamment politiques, la date où la situation devrait revenir à la normale s’éloigne.
Pourquoi le prix de l’électricité augmente-t-il ?
Peu dépendant des hydrocarbures du Golfe, l’Hexagone subit pourtant la hausse des tarifs de l’électricité en raison d’une flambée des cours du gaz. Depuis l’installation de son parc nucléaire, après le premier choc pétrolier des années 1970, la France a développé son autonomie pour réduire la dépendance aux hydrocarbures du Golfe. Un investissement désormais amorti, pour un mix électrique unique en Europe : principalement du nucléaire, dans des proportions inégalées, et de l’hydraulique.
Avec l’éolien et le photovoltaïque, le tout constitue un ensemble décarbonné à plus de 90 %. Bien davantage que les pays européens voisins, où la part du charbon ou du gaz est supérieure.
Pourtant, comme des pays voisins, la France subit, en ce moment, la hausse des prix de l’électricité, alors que cette augmentation est due à une flambée européenne des cours du gaz. Pourquoi ?
En France, malgré une production électrique assurée à plus de 70% par l’énergie atomique, la baisse de disponibilité du parc nucléaire à la mi-2021 pour des programmes de maintenance a forcé EDF à acheter sur le marché de gros… au prix fort.
Le prix de l’électricité dépend de plusieurs facteurs :
Plus précisément, la hausse actuelle du prix de l’électricité est liée à :
Concrètement, la production s’ajuste à chaque instant à la demande. Le prix de l’électricité est déterminé par les coûts de la dernière centrale appelée pour assurer l’équilibre entre l’offre et la demande. Avec la reprise forte de l’activité économique mi-2021, on assiste à « un pic de demande d’électricité satisfaite par la mise en service de centrales à gaz, dont le coût a fortement augmenté ».
De 50 euros/MWh en début d’année 2021, le prix de gros est passé à 222 euros/MWh en décembre 2021. Cette évolution a une répercussion sur la facture finale des consommateurs. Les fournisseurs revendent plus cher aux particuliers.
Action de l’USEDA
L’USEDA rappelle que face à une telle situation de crise, où de nombreuses incertitudes demeurent, il n’y a pas de réponse idéale. Tous les acheteurs sont confrontés à l’envolée des prix de l’électricité et à des fournisseurs plus ou moins présents et efficaces. On a assisté au dernier trimestre à la liquidation judiciaire de certains fournisseurs.
Dans ce contexte, l’achat groupé reste une solution pertinente pour amortir les tensions du marché en permettant la mise en place de stratégies d’achat adaptées, qu’un acheteur isolé et peu averti ne pourrait pas appliquer. La flambée des factures rappelle aussi l’importance d’un meilleur suivi des consommations, de la réalisation de travaux d’efficacité énergétique voire de la mise en place de solutions autonomes de production d’énergie quand elles sont possibles.
Les marchés d’achat d’électricité et de gaz portés par l’USEDA devaient être opérationnels au 1er janvier 2022. L’USEDA ne peut malheureusement pas prévoir à l’avance quel sera le prix un jour donné. Pour mémoire, le prix proposé par les « répondants » est valable 4 heures seulement.
Les marchés ont pu être attribués, en retenant les meilleures offres, bien que présentant des prix élevés compte tenu du contexte de flambée des prix.
Si l’appel d’offre avait été déclaré infructueux, les communes auraient eu accès au « fournisseur de secours », à des prix de marché encore supérieurs.
Compte tenu de l’accord-cadre pour l’électricité, l’USEDA a pu limiter à un an la durée du marché subséquent lancé pour l’achat d’électricité, et ainsi éviter un engagement sur une durée de 2 ans, en espérant une évolution favorable en cours d’année 2022. De plus, la forme des prix est basée sur un approvisionnement ARENH partiel et un complément marché, ce qui permet d’avoir accès pour partie au marché régulé.
Pour l’achat de gaz, l’USEDA n’avait pas la possibilité de réduire la durée du marché qui porte sur deux années (2022.2023), mais le choix a été fait d’un prix variable indexé « PEG MA » plutôt qu’un prix fixe, ce qui a pour avantage d’offrir une meilleure flexibilité et de répercuter directement les baisses espérées à venir du marché sur la facture finale. Une clause dite « SWAP » permettra de bloquer le prix sur tout ou une partie des volumes contractés.
Un suivi des prix est mis en place.
Différentes interventions sont en cours auprès de l’Etat afin que des mesures soient prises pour alléger l’impact des taxes dans le prix final.